Sur la dernière décennie, les clubs ont dépensé 41,1 milliards d’euros dans le mercato

Sur la dernière décennie, les clubs ont dépensé 41,1 milliards d’euros dans le mercato

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PARIS, FRANCE – AUGUST 04: Neymar poses with his new jersey after a press conference with Paris Saint-Germain President Nasser Al-Khelaifi on August 4, 2017 in Paris, France. Neymar signed a 5 year contract for 222 Million Euro. (Photo by Aurelien Meunier/Getty Images)

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Par Abdallah Soidri

Publié le

Autant que le plan du Fonds monétaire international pour mettre fin à la pandémie.

Alors que le mercato estival cuvée 2021 se conclut ce mardi à minuit, et que le monde du foot attend de voir si Mbappé signera au Real Madrid ou restera au PSG, la Fifa a publié ce lundi un rapport montrant les différentes évolutions du mercato sur la dernière décennie. Le juteux marché des transferts a brassé 41,1 milliards d’euros sur cette période, selon ce rapport qui pointe également la part croissante des agents. À titre de comparaison, cette somme est quasiment l’équivalent du plan du Fonds monétaire international (FMI) pour mettre fin à la pandémie.

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Selon les méta-données analysées sur la période 2011-2020, grâce au TMS (Fifa Transfer matching system) mis au point et lancé en octobre 2010 par la Fifa, le mercato a connu une croissance constante jusqu’à 2019, avant que la crise du Covid ne frappe aussi cette activité. De 2,41 milliards d’euros la première année du monitoring de TMS (2011), la somme est montée jusqu’à à 6,22 milliards d’euros en 2019, avant un recul de 23% en 2020 (4,77 Mds d’euros) à cause de la pandémie de coronavirus.

Selon cette étude, les trente clubs les plus dépensiers sont tous européens. Parmi eux, douze jouent en Premier League anglaise, cinq en Espagne et cinq en Italie, trois en Allemagne, deux en France et deux au Portugal, un en Russie. Ces 30 clubs pèsent à eux seuls pour 47% du montant total mondial des dépenses de transferts sur la période.

Le PSG 4e club le plus dépensier

Le club le plus dépensier de la décennie est Manchester City (le rapport ne donne pas de chiffres), devant Chelsea et le FC Barcelone. Le Paris Saint-Germain est 4e. Dans l’autre sens, les deux clubs qui ont le plus reçu d’argent pour des transferts sont portugais, le Benfica et le Sporting. Monaco, premier club français dans le classement des meilleurs vendeurs, est 8e, devant Lyon 14e, Lille 16e et le PSG 18e. Si on compare le profit net sur le marché des transferts (la balance entre ventes et achats), une troisième institution portugaise rejoint le podium, le FC Porto. Lyon est 5e de ce classement des clubs pratiquants le “trading” et Lille 6e.

Sans surprise, la Premier League est le championnat le plus dépensier, avec 10,5 milliards d’euros d’achats en dix ans, devant l’Espagne (5,6 Mds d’euros) et l’Italie (4,7 Mds d’euros). La France est 5e (3,4 Mds d’euros) et la Chine, qui tente de monter une ligue puissante, 7e avec 1,4 milliard d’euros.

Hors d’Europe, les clubs les plus gourmands en transferts, par confédération, sont le Guangzhou Evergrande (Chine) pour l’Asie, le Pyramids FC (Egypte) pour l’Afrique, Flamengo (Brésil) pour l’Amérique du Sud et les Tigres (Mexique) d’André-Pierre Gignac et Florian Thauvin pour la Concacaf.

Les joueurs français ont la cote

Si on exploite le “big data” sur les joueurs, on constate que le premier pourvoyeur mondial de footballeurs reste le Brésil, avec 15 128 transferts sur la période, devant l’Argentine (7 444), la Grande-Bretagne (5 523) et la France (5 027). Mais en valeur totale, les Français sont au deuxième rang (3,811 Mds d’euros), loin derrière les Brésiliens (5,992 Mds d’euros).

Le rapport permet aussi d’identifier l’explosion des commissions d’agents. Si la somme totale versée aux intermédiaires s’élevait à 111,1 million d’euros en 2011, elle était de 542,8 millions d’euros en 2019, une augmentation qualifiée de “spectaculaire” par la Fifa.

La Fifa s’inquiète également de la baisse des indemnités de formation versées au club d’origine d’un joueur lors d’un transfert ultérieur. Monté jusqu’à 53,7 millions d’euros en 2019, le montant global a subi une chute de 40% à 32,6 millions d’euros en 2020, alors que le volume des transferts n’a baissé que de 23% sur la même période.

Le rapport évoque donc “un fort recul” du montant de ces contributions de solidarité, le total pour 2020 étant très proche de ce qu’il était en 2011 (32,2 M d’euros). “Cette tendance témoigne de la nécessité de mettre en place une Chambre de compensation”, estime la Fifa.

TMS (Fifa Transfer matching system) est un registre informatique des tous les transferts de joueurs professionnels pour 200 fédérations dans le monde. Il prend désormais en charge tous types de transferts, y compris ceux des féminines, des joueurs amateurs et des jeunes. C’est donc un outil précieux pour analyser la puissance économique du foot.

Konbini Sports avec AFP.