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Comme les Comores lors de cette CAN, voici 5 autres équipes africaines qui ont marqué les esprits

Comme les Comores lors de cette CAN, voici 5 autres équipes africaines qui ont marqué les esprits

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© KIM JAE-HWAN / AFP

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Par Tidiany M'Bo

Publié le

À la faveur d’un match, d’une compétition, ou parfois même d’un simple instant qui les aura rendues inoubliables.

La Coupe d’Afrique des nations bat son plein et alors que se profile également le Mondial 2022 au Qatar, le football africain est sous le feu des projecteurs. Et si cette CAN 2022 n’est pas avare de surprises, bonnes comme mauvaises, sur comme en dehors du terrain, cette compétition est l’occasion de rappeler combien les nations africaines ont, pour des raisons diverses, contribué à la construction de notre imaginaire foot et de nos souvenirs.

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Pour ce qu’elles ont accompli sur le plan sportif ou symbolique et parce qu’elles continuent à inspirer des jeunes footballeurs sur tout le continent, cela justifiait bien un petit tour dans le passé, plus ou moins récent, pour se remémorer ces équipes qui nous ont tant marqués.

Le Cameroun de Roger Milla

Peut-être l’équipe africaine la plus emblématique pour ce qu’elle a pu réussir, la sélection des Lions Indomptables championne d’Afrique en 1988 a également été la première à franchir le premier tour d’un Mondial, en 1990. Durant cette édition, le Cameroun réussit l’exploit de battre l’Argentine de Diego Maradona, championne du monde en titre (et future finaliste) lors du match d’ouverture (1-0), terminant cette rencontre à 9 contre 11. Guidée par Roger Milla – 38 ans, et le plus souvent remplaçant mais auteur de 4 buts au total – mais aussi Nkono et Omam-Biyik, l’équipe se hisse jusqu’en quart de finale après un 8e de finale contre la Colombie du fantasque René Higuita (2-1, après prolongation). L’image du vétéran camerounais dansant le Makossa pour célébrer son doublé devient iconique. En quart de finale, l’Angleterre a recours à la prolongation pour stopper le rêve du Cameroun, qui demeure l’une des trois seules nations, avec le Ghana et le Sénégal, à avoir atteint ce niveau du tournoi.

Le Sénégal de Bruno Metsu

Aucune finale de CAN, aucune participation au Mondial… Jusqu’en 2002, le Sénégal reste désespérément bloqué dans l’antichambre des nations phares du continent. Mais l’arrivée, deux ans plus tôt, d’un coach français relativement méconnu va bouleverser à jamais le destin des Lions de la Téranga. Bruno Metsu aura réveillé l’ambition et la fierté de tout un peuple, en guidant d’abord le Sénégal vers sa première finale de Coupe d’Afrique (battue seulement aux tirs au but par le Cameroun de Song, Foé et Eto’o) avant de réussir une performance teintée de l’exploit. D’abord qualifier le pays pour sa première Coupe du monde ; puis battre lors du match d’ouverture, ni plus ni moins que l’équipe de France, championne du monde en titre et ultra-favorite du tournoi (1-0) ; avant de hisser ses garçons jusqu’en quart de finale, égalant du même coup la performance du Cameroun de 1990. Depuis, la génération des talents “élevés” par la Ligue 1 française (Fadiga, Diouf, Sylva, Diatta, Coly, Diao, Aliou Cissé…) attend toujours de voir ses successeurs triompher enfin, histoire de faire perdurer l’héritage de Metsu, décédé tragiquement en 2013 des suites d’un cancer à l’âge de 59 ans.

La résurrection de l’Afrique du Sud

Exclue par la FIFA à la fin des années 1970 suite aux conséquences tragiques du régime ségrégationniste alors en place, l’Afrique du Sud s’offre une renaissance éclatante en 1996 en organisant et en remportant sa première (et unique) CAN. Sous les yeux des 90 000 spectateurs du Soccer City de Johannesburg, là où Nelson Mandela avait remis quelques mois plus tôt la Coupe du monde aux Springboks, c’est au tour des Bafana Bafana d’apporter leur pierre à l’édifice symbolique de leur nation. Algérie en quart de finale, Ghana en demie puis Tunisie en finale : la route fut sinueuse mais l’issue heureuse, ce qui a contribué à générer une cohésion sociale fondatrice. Quelques années plus tard, la nation Arc-en-ciel deviendra la première (et à ce jour la seule) nation africaine à se voir confier l’organisation d’une Coupe du monde.

Le Nigeria des 90’s

Peut-être l’équipe africaine la plus inspirante de l’Histoire en termes de flow, ce Nigeria a réussi à conjuguer son ADN spectaculaire – incarné par les Yékini et autres Okocha, Oliseh, Kanu, West, Finidi, Ikpeba – avec des performances plus que notables. Durant les années 1990 et alors que le contexte politique s’est alourdi autour du Nigeria, les Super Eagles se distinguent durant les Coupes du monde (8e de finale en 1994 et 1998) et remportent la CAN en 1994 (avant de boycotter les deux éditions suivantes). Mais c’est en 1996 qu’ils atteignent leur apogée, lors du tournoi olympique des Jeux d’Atlanta qu’ils remportent brillamment, accrochant à leur tableau de chasse le Brésil de Ronaldo, Bebeto & cie en demie (4-3, après prolongation) avant de triompher de l’Argentine de Crespo, Ortega et Zanetti en finale (3-2). De quoi s’assurer une place de choix au Panthéon des souvenirs.

L’Égypte de Shehata

Non, elle n’atteindra certainement jamais la cote d’amour des autres équipes citées dans ce papier. Mais en sport, l’Histoire retient surtout les vainqueurs et dominer le football continental comme l’a réalisé l’Égypte d’Hassan Shehata devrait susciter a minima notre respect, et même notre admiration. Aligner trois Coupes d’Afrique des nations de rang constitue, en soi, une performance déjà énorme. Mais le faire en battant en finale trois nations aussi emblématiques que la Côte d’Ivoire (2006), le Cameroun (2008) et le Ghana (2010), ça en jette carrément. Alors oui, Ahmed Hassan, Mohamed Aboutrika, Essam El-Hadary et les autres, n’auront pas connu la gloire d’un grand club européen. Non, cette Égypte n’aura jamais réussi à convertir sa domination continentale au niveau supérieur (aucune participation à Coupe du monde disputée sur cette période). Mais la voir écraser la concurrence pendant presque une décennie avec une telle maîtrise et cette assise très locale, c’est quelque chose qu’on ne reverra peut-être jamais se produire.